mardi 2 décembre 2014

Et si on faisait le bilan du règne mpsiste?

IDI
Le président tchadien, Idriss Deby 

Itno/commons.wikimedia.org

Tous les premiers décembre se suivent mais ne se ressemblent pas. Celui de l´an passé n´est pas celui d´aujourd´hui. Sur fonds de tension sociale, de code pastoral désavoué par la population, et une mise au point voilée du parrain Hollande, cette commémoration du putsch militaire de 1990 n´a rien de gaie dans les coulisses certainement. Un bilan s´impose donc.

À César ce qui est à César. Je reconnais donc que c´est par le pouvoir de Bamina que j´ai entendu pour la première fois le mot liberté au Tchad en 1990. La liberté a été en effet accordé sans or ni argent. Il est donc très clair que quelques mois après la chute de l´Unir (parti unique de Hissein Habré) les fonctionnaires connaissent la dévaluation et ensuite les retard de salaires qui perdurent encore à l´ère pétrolière. Qu´importe, je trouve satisfaisant ce semblant de démocratie ou disons la démocratie à la sauce tchadienne. En fait c´est une dictature revêtue de multipartisme. Des partis qui furent vite rachetés les uns après les autres à coût de petrocfa. ils se sont trouvé un nom, les alliés à la mouvance présidentielle. Quand la mangeoire appelle, on ne dit pas non n´est-ce pas? Bon au moins on a depuis vingt-quatre ans des animateurs de la scène politique. Cela amuse un peu de temps à autre.
Il ne nous a pas été dit que la démocratie est l´équivalent de la justice. Du moins rien de ce genre ne fût promis lors du premier discours de Deby le putschiste. On a donc pas à s´étonner que l´inégalité sociale, l´injustice et l´impunité règne encore depuis vingt-quatre ans. On connais depuis quelques temps une certaine catégorie d´opposants sur la toile. en fait, ce sont d´anciens compagnons de pillage, ceux là-même qui ont aidé à mettre le Tchad sous coup réglé. Ils sont débarqués pour faire place aux nouveaux ralliés. Là où l´homme tchadien étonne justement, c´est qu´on les entend désormais un peu plus. Chaque jour ils honnissent le président Idriss Deby Itno. On dirait la fable des trois voleurs et l´âne fût un vécu tchadien.
Au niveau social, grâce au pétrole, le développement de l´infrastructure est en expansion. Il faut le reconnaître. Au  demi-salaire et autre efforts de guerre qui consistaient à arracher aux femmes leurs bijoux en or, on a substiitué les fonds d´aide ou de financement du sport, l´aide aux retournés de la RCA prise directement sur les salaire, et avant cela l´augmentation des prix de denrées de première nécessité, la monopolisation de certains secteurs clé de l´économie. Rien n´est nouveau sous ce soleil.
Peuple martyr vivant son l’enfer, on croyait trouver notre Moise venu du Soudan. On s´est trompé. La misère est toujours présente malgré la hausse du SMIG de vingt-cinq milles francs à soixante milles. Le chômage bat son plein et sans une carte d´adhésion au parti, il est très difficile de sortir sa tête de l´eau. On ne fait qu´utiliser la jeunesse en usant des beaux discours, on la sacrifie sur l´autel des intérêts familiaux. Le coup de théâtre dans toute cette histoire, le président tchadien est parti du sommet de Dakar pour venir annulé une loi voté avec un suffrage important par ces députés acquis á sa cause. Une grande première dans l´histoire d´amour entre le peuple tchadien et son président. Est-ce le retour de la démocratie qui a déserté depuis peu les berges du Chari? Pour une fois où, un vote téléguidé depuis le 16ème parallèle (Rang des députés MPS très influents sur le reste de la majorité parlementaire tchadienne) est annulé. Il admet que la corruption ronge le Tchad et appelle à l´exemple les dirigeants de toute institution. Les soulèvement de novembre ont apporté de la lumière dans la politique.
Il demeure cependant une question. Qu´est-ce qui a réellement changé depuis le célèbre « la kermesse du désordre est terminé« ? Le président de la république du Tchad Idriss Deby Itno a interpellé les tchadiens, et j´en suis convaincu à se rappeler le passé du pays fait du parti unique, de la dictature, la torture, les enlèvements et disparitions et autres massacres ethnique. Soit! Voilà vingt quatre ans aujourd´hui et le Tchadien n´est pas encore sorti de l´auberge. Il y a encore des répressions, un parti presqu´unique avec une opposition dormante. Un parti unique voilé qui règne en maître absolu en prenant l´Assemblée nationale en otage pour faire passer les lois liberticides. certes l´enfant né après 1990 ne connaît pas ce passé du Tchad mais son présent ressemble bien à ce passé avec des corrompus à cols blancs qui ont bazardé son avenir.
On est parti du start up pour finir par se retrouver à la ligne de départ avec les même mots et maux sauf que le pouvoir a changé de main, de famille et de clan. Voilà le bilan de vingt-quatre années de démocratie. C´est personnel après tout.

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