lundi 25 août 2014

Cinq ans déjà!

Le 25 août 2014. Cela fait déjà cinq ans que j’ai refoulé le sol allemand. Très vite, j’avais été emballé pour l’enthousiasme du néophyte à l’étranger, à savoir vouloir partager sur ce blog, le processus de mon accoutumance à ce pays qui m’accueille à nouveau.

L’enthousiasme des débuts a laissé place au silence de l’observation. Et plus on observe, moins on comprend, même si on connait plus. Comprendre, me semble-t-il, c’est faire violence sur soi pour entrer dans le monde de l’autre, c’est démystifier ses propres dogmatismes – ou acquis d’expériences – pour les retrouver, autrement, par le chemin détourné du monde de l’autre, car on ne cesse pas vraiment de demeurer soi-même, même si on se comprend mieux par le biais de l’autre. N’est-on pas aussi le procès de son propre devenir? Comprendre le monde de l’autre, en fin de compte, c’est accepter de mieux se comprendre soi-même, parce que le monde de l’autre nous le suggère, indirectement mais insidieusement, par ses propres dogmatismes avoués ou non, réfléchis ou à l’état brut. On comprend alors que la résistance s’invite dans la partie: ils sont en effet bien peu nombreux ceux qui veulent enlever la poutre de leur yeux avant d’enlever la paille des yeux de l’autre.


Faut-il malgré tout reprendre le projet initial avec ce regard scrutateur devenu nôtre, un regard qui veut comprendre et se comprendre? Oui, pour ne pas décevoir une promesse faite, mais avec le langage de celui qui hésite avant de placer un mot.

Rodrigue Naortangar, SJ.


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